-Oui !
-Votre rendez-vous est arrivé !
-Faites le entrer !
-Très bien !
Toujours la tête dans mes papiers, j'entends toquer. Je lève la tête, un jeune homme charmant se présente à moi. Je prends le premier dossier sur une montagne d'autre. Je jette rapidement un coup d'½il à l'intérieur.
-Bonjour Monsieur Howard !
-Appelez-moi Matthew.
-Très bien... Matthew. Assoyez-vous !
Le jeune homme s'exécute sous mon regard. Je prends une cigarette. Je l'allume.
Après une bouffée, je me concentre sur son dossier.
-Votre parcours est très impressionnant ! Je lève les yeux vers lui.
-Oui, merci !
-New York Times !
-Une mauvaise expérience !
-C'est pourtant un des meilleurs !
-C'est vrai !
-Pourquoi l'avoir quitté ?
-On m'a refilé la religion, tout bon journaliste doit être polyvalent, mais au lendemain du 11 septembre, écrire un article sur l'Islam... N'était pas... Je n'arrivais pas à rester neutre ! Du coup on m'a refilé des petits trucs non intéressant !
-Je vois pourtant ici, et mon oncle m'en a beaucoup parlé, vos fameuses interviews !
Il se met à sourire, laissant percevoir ses dents étincelantes.
-Disons que ça date de l'école primaire, je posais les bonnes questions.
Ses sourires sont vraiment charmants, je baisse les yeux sur son dossier.
-Votre situation familiale ?
-C'est important ?
-Pour la charge de travail oui ! Pour...
-Le statut cocu, c'est bon ?
Je redresse la tête. Il a un regard noir perçant.
-Je suis désolée !
-Il ne faut pas ! Célibataire !
-Ok. Mon journal est assez jeune !
-Vous l'avez commencé il y a deux ans, avant vous étiez sous la tutelle de votre oncle !
-Exact. Je vois que vous en connaissez plus sur moi que certains de mes amis !
-Il faut connaître beaucoup de choses pour être un bon journaliste !
-Certes. Vous avez des sujets en horreur ? Mis à part la religion, qui est déjà occupée !
-Je prends tout ! Même si je préfère de loin les interviews !
-Très bien !
Il me sourit de nouveau, je l'observe un instant. Je m'allume une autre cigarette.
-Mon oncle croit beaucoup en vous !
-C'est ce qu'il m'a dit...
-Moi je ne suis pas comme lui, je ne crois en personne, j'attends de voir !
-...
-Vous voulez entrer dans mon journal, cela a été facile grâce à l'appuie de mon oncle, mais pour y rester vous devrez vous y démener !
-J'en avais l'intention !
-J'en suis ravie ! Vous trouverez dans la pièce principale 3 bureaux vides, vous en choisirez un. Je vous conseille celui près de Gwen car Harry mange des haricots qui lui donnent des petits soucis !
-Merci ! Je commence quand ?
-Lundi, à 6h !
Je me lève, il en fait de même. On se sert la main.
-Bonne soirée !
-A vous aussi !
Il quitte mon bureau, je m'affale dans le fauteuil et jette son dossier sur une autre pile, cette fois ci bien plus faible.
Je suis sur le point de me replonger dans un article qui doit être posté demain quand le téléphone sonne.
-Allo ?
-Elisabeth ?
-Oui, Kate ?
-Il est quelle heure chez toi ?
Je lève la tête de l'article et regarde l'horloge située au dessus de la porte.
-18h!
-Cool, on a la même heure ! Non parce que je me disais peut être avec les décalages horaires...
-Mais de quoi tu parles ?!... PUTAIN !
-Et oui... La coloc' !
-Elle est déjà là ?
-Non, mais moi oui, et j'attends devant la porte là !
-Il y a une clef sous mon paillasson, tu la prends, tu ouvres. Si elle arrive tu lui dis d'attendre ! J'arrive !
-Ok !
Je raccroche, je m'empare des clefs, des dossiers, de mon téléphone. Je vérifie si je n'ai rien oublié, je quitte le bureau en fermant à clef. J'arrive devant Hayley.
-Vous allez où mademoiselle ?
-J'ai un problème urgent à régler !
-Vous comptez revenir après ?
-Je ne sais pas...
-Mais vous deviez voir un autre jeune homme !
-Dites lui de repasser lundi !
Je suis sur le point de partir.
-Mademoiselle ?
-Oui ?
-J'avais un rendez-vous médical !
-Fermez quand vous devez partir ! Je vous fais confiance !
-Très bien !
-A lundi Hayley !
-A lundi mademoiselle !
On se fait un sourire polie et je fonce comme une folle. Lorsque j'arrive à l'ascenseur je rencontre Gwen.
-Mademoiselle !
-Gwen !! Comment vas-tu ?
-Très bien ! Je voulais savoir si mon article vous convenez !
-Pour être honnête je l'ai dans la main mais je ne l'ai pas encore lu ! Je m'y atèle ce soir ! Mais je pense qu'il sera largement bon, comme toujours !
Elle me fait un grand sourire. L'ascenseur s'ouvre, j'y rentre, Gwen sur les talons !
-James et moi aimerions vous inviter à la maison un de ces 4 !
-Je ne veux pas vous...
-C'est avec plaisir, je vous montrerez mes enfants !
-Comment va William ?
-Il s'est remis de son otite !
-J'en suis ravie !
-Merci de m'avoir laissé un jour de congé !
-C'était normal !
L'ascenseur arrivé à destination je me jette dehors.
-Bonne soirée mademoiselle !
-A vous aussi Gwen !
Elle me fait un sourire, je cours jusqu'au coin de l'immeuble, je file dans le métro. Après 4 stations et avoir marché une bonne 20aine de minutes au pas de course je suis devant mon appartement quand je la vois.
Elle sort d'un taxi. Le chauffeur l'aide à descendre ses 3 valises, ses deux sacs et ses deux housses de guitare.
-Alex !
Je lève la main et lui fait signe, elle se retourne et me fait un grand sourire. Elle prend ses guitares, une valise et un sac, le chauffeur rapporte tout le reste près de nous.
-Salut Elisabeth ! Comment vas-tu ?
-Bien ! Et toi ?
-Enchantée !
Ses yeux pétillent comme la fois où elle avait visité mon appartement. Au départ peu enthousiaste, elle m'avait bluffé. Petite anglaise de très bonne famille, elle avait tout quitté pour s'installer à New York, suivre une fac de management et travailler dans une salle de concert. Guitariste depuis son plus jeune âge, elle fut aidée par son cousin Pete pour connaître le monde de la musique. C'est comme ça qu'au départ petite distributrice de flyers elle était devenue l'accompagnatrice des musiciens lorsqu'ils jouent dans la salle. De la tâche la plus barbante, à la plus difficile, sa liste de contact ne fait qu'accroitre !
Elle vivait chez une fille que son cousin connaissait mais suite à une rencontre qui a donné naissance à un amour passionné, elle avait été poliment mise à la porte.
Elle ne parle pratiquement plus à sa famille, seulement son frère. Elle reçoit cependant chaque mois 400 $ sur son compte, et ses parents se sont arrangés avec sa fac pour qu'elle ne paye rien. Elle est cependant décidée à leur rendre l'argent car elle ne veut rien leur devoir.
Une vie assez rythmée pour une jeune fille de 20 ans.
J'appuie sur l'interphone, Kate me répond.
-On a besoin de toi pour les affaires d'Alex !
-J'arrive !
Je me retourne vers Alex qui fait la moue. Timidement elle me dit :
-Tu sais, il ne fallait pas vous déranger !
-Il n'y a pas de dérangement !
-Bon...
Elle me fait un large sourire, le temps que Kate descende, Alex et moi nous fumons une cigarette, plus le temps passe et plus je l'aime bien cette petite.
-Me voilà !
-Allons y !
Range, réarrange.
Nettoie, salit.
Fait attention, dérape.
Rit, hurle.
Marche doucement, court.
Pause... Longue pause.
Et recommence !
-J'en peux plus !
-Je suis naze !
-Et moi donc !
On se met à rire. Alex tient encore dans ses mains quelques babioles. Kate le chiffon à la main passe sur le bureau.
Je m'affale sur le siège.
-C'est bon t'as internet !
-Merci ! J'ai plus qu'à ranger ça et c'est bon !
-Ménage finit !
Alex se retourne vers nous et avec un de ses plus beaux sourires nous remercie.
-Vous préférez chinois ou italien ?
Kate et moi nous regardons. Et dans un même élan.
-Chinois.
-Très bien !
Alex s'empare de son téléphone et appelle un ami.
L'installation terminée, Alex file sous la douche la première. Kate et moi sommes assises près de la baie vitrée.
-Je l'aime bien !
-Je suis ravie de l'entendre.
Kate me regarde malicieusement. Intriguée je lui fais signe d'aller plus loin.
-Je crois que c'est le début d'une belle aventure !
-On verra bien !
Alex sortie de la douche, c'est à mon tour d'y aller. Alors que je me douche je repense aux paroles de Kate.
Mes idées sont vite chassées quand la sonnerie retenti. J'ai juste le temps de me sécher que le repas est déjà prêt.
-A table !
Nous nous mettons toutes les trois à table. Les fous rires continuent en se remémorant les innombrables chutes d'Alex, ou encore mon terrible hurlement lorsque je me suis coincée les doigts, sans oublier Kate qui s'est pris un coup de jus en voulant nous faire croire qu'elle était la pro de l'électronique.
-Bon les filles je vous laisse !
Kate se lève embrasse Alex puis vient mon tour.
-Toujours bon pour les magasins ?
-Oui !
Elle me fait un clin d'½il et quitte l'appartement. Alex est déjà en train de débarrasser.
-Laisse, je peux...
-Non, ça me fait plaisir !
-Bon...
Un peu gênée je m'empare d'un torchon et nettoie la table. Le rangement finit on se regarde, un peu mal à l'aise et surtout n'ayant rien à se dire...
-Bon je vais me coucher, je suis épuisée. Elle s'étire.
-Pas de soucis, je vais finir de bosser !
-A cette heure ?
Je regarde, il est 22h30. J'acquiesce.
-Mon journal à besoin de moi !
-Bon courage alors !
-Merci !
Elle me fait un signe de la main. Elle part dans sa chambre.
Au bout de 15 minutes la lumière s'éteint, je retourne dans mes dossiers et articles.
Après plusieurs coups de fils, mails et coups de stress, tout est bouclé.
Je prends donc un verre d'eau et par me coucher mais cette fois-ci sans le cafard.
greys--anatomie, Posté le dimanche 14 septembre 2008 07:56
BISOUXXXXXXXX